Ah ces matins blancs qui nous rapprochent de Noël… !

par Dolores Lamarre | le 7 décembre 2023

Ah ces matins blancs qui nous rapprochent de Noël… !

Propice est celui-ci pour m’induire en réflexion, laissant remonter en moi des souvenirs…

Mon regard se fondant à travers la nature qui m’entoure, transforme vite ma tête en une boîte à images, laquelle me projette sans bruits des moments de mon enfance, en Gaspésie…

Je vous y amène avec moi. Il était une fois…

À cette époque, il y avait régulièrement des tempêtes qui pouvaient laisser de la neige presque jusqu’à la hauteur du toit des humbles maisons de mon village. J’ai grandi au bord de la mer, dans une chaumière modeste, à travers laquelle les grands vents en perçant ses entrailles, glaçaient les murs, ceux-ci construits en petites planches, mal calfeutrées.

La mer gelait tôt, cette blancheur immobile transformant le paysage. Dès leur venue, Bonhomme Hiver accompagné de son ami le Vent du Nord, s’amusaient à souffler la poudrerie, ébranlant les toits qui craquaient de frousse. Ces deux géants de la nature s’infiltraient par les fenêtres calfeutrées de guenilles. Les messages du vent se cristallisaient sur les vitres, laissant le frimas au rebord du châssis double, dessiner des images qui, lorsque M. Soleil se montraient, brillaient de mille feux …

Je me rappelle les très hauts bancs de neige, qui semblaient des montagnes menaçantes, sous le regard timide et apeurée de la petite fille que j’étais, en marchant vers l’école de mon canton. Emmitouflée dans des habits trop lourds, chaque pas devenait en lui-même, un exercice de renforcement des mollets.

Nous n’avions pas la facilité de nos voisins du faubourg, groupés autour de l’église. Ni autobus, ni voiture. Let’s go fille…! S’instruire demande de marcher.

Dommage que je n’ai pas de photo de moi . Vous vous seriez certes bien amusés. Je fais confiance en votre imaginaire. Riez un brin !

C’était l’époque du très long foulard rouge à pompons. Ce dernier installé, serré par-dessus notre tuque, nous transformait la tête en ridicule momie de laine. À tel point, que seule une petite fente nous permettait de voir notre chemin.

Nous étions plus pauvres que riches, du moins monétairement parlant. Je portais souvent des vêtements refaits à partir de vieux tissus, taillés dans des plus grands manteaux, donnés par un voisin bien intentionné.

Je me rappelle un manteau de laine dont les rayures noires verticales détonnaient sur le gris lainage piquant, mais réconfortant. J’aimais bien ce manteau aux boutons à quatre trous.

Je ne peux pas faire abstraction de l’incontournable pantalon de taffetas bleu foncé, que maints enfants de l’anse de Cap-Chat, étaient condamnés à porter, devant la détermination des mères protectrices.

Je détestais ce pantalon à l’allure bouffante… J’en ris bien aujourd’hui ! Un large élastique à rayures, enfonçait chaque jambe de celui-ci dans des bottes de caoutchouc, brunes à clips. Ceux-ci empêchaient la neige de pénétrer en leur intérieur, protégeant ainsi mes souliers.

Devant traîner cette armure, se déplacer était un sport en lui-même pour nous, fillettes. Nous qui découvrions comment dessiner les jolies lettres et apprenions à corder les chiffres sur les lignes d’un cahier décoré d’anges… lorsque les devoirs étaient bien menés !

La vie était simple chez-nous, en ce temps…

Je n’avais ce matin que le goût de partager ce souvenir, qui anime mon sourire au fil des mots. Ces lettres enfilées une à une, fuyant mon clavier et
destinées à enrubanner d’images vos cœurs. Peut-être que certains de vous, comme moi, serons tentés de s’abandonner pour animer votre « boîte à images » quelques instants…

Ce qui est essentiel, c’est de se dire que peu importe ce que fut notre passé, nous en sommes le résultat. Et, que si nous le choisissons, de grands et merveilleux cadeaux nous sont donnés, à partir de toutes les leçons que nous pouvons en tirer.
Sur ce, je souhaite à tous une journée de douceur et de beauté, en ce décembre qui éveille l’Amour, le pardon et donne à chacun le pouvoir magique de guérir !

Ah, j’allais oublier… Faites l’effort de retrouver l’émerveillement de votre cœur d’enfant. Peu importe ce qui fut et ce qui est des conditions qui sont vôtres actuellement. Trouvez le moyen de rêver, car La Magie de Noël se veut remplie de réconfort, lorsque notre cœur s’ouvre à toutes les possibilités.

Que le spectacle commence en vos cœurs…

Je vous aime chers lecteurs… Joyeuse période des Fêtes…